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Partout en encense cette production de Duceppe. Il faut dire que la prémisse avait tout pour plaire : une pièce de Tremblay, une mise en scène de René-Richard Cyr, chez Duceppe. Il convient de mentionner que le public de Duceppe est surtout constitué de personnes vieillissantes, les mises en scène sont normalement assez standard. Cette semaine, nous avons dû assister à la plus « Fuckée » des mises en scène chez Duceppe… Ça doit être pour ça que ça a plu au public ordinaire de cette compagnie de théâtre.Évidemment, lorsqu’on va chez Duceppe, il ne faut pas s’attendre à voir du théâtre expérimental, mais il y a quand même une marge. J’ai la foutue impression qu’il y a plusieures personnes qui n’ont pas bien fait leur travail sur cette production.La scène du théâtre n’est pas facile, ça ressemble à un espèce d’écran panoramique qui est large longtemps! Aussi, en ce qui concerne la mise en scène, l’espace s’avère assez difficile à gérer. Comme l’action se situe dans un salon… nous avons droit, au centre de la scène, à un podium sur lequel est placé deux divans dos à dos, ces éléments de décor symbolisant les deux mondes, le « vrai » et celui de la pièce de théâtre de Claude. Le fond de la scène est meublé de rideaux bruns et le haut de la scène est tapissé de tuiles acoustiques qui écrasent les personnages. On croirait que René-Richars Cyr a acheté toutes les balances de tissus bruns de la Plaza St-Hubert.Sur les côtés, le vide… qui est parfois meublé avec quelques projections sur le sol. On a quand même fait un effort pour meubler ces espaces durant la pièce. Je pense à ce moment ou le personnage du père arrive avec un bouquet de fleur pour sa femme. Ils se chicanent, le père s’en va en lançant le bouquet de fleur dans cet espace vide. Le seul hic, c’est que Bernard Fortin a eu l’air assez imbécile lorsqu’il s’est battu avec l’attache du bouquet pour séparer les fleurs pour qu’elles tombent en pluie sur le sol. Bref, il me semble qu’un personnage fâché ne prendrait pas le temps de faire tout ça… pour le naturel on repassera.À un moment donné, un néon vert s’est allumé sous le podium… on ne comprenait pas vraiment pourquoi… et il me semble qu’on aurait pu avoir un effet visuel semblable en utilisant un autre type d’éclairage… un néon qui flash en s’ouvrant, c’est pas ce qu’il y a de plus beau à voir sur une scène! Quelques lampes vertes avec un gradateur auraient fait l’affaire.Et que dire du jeu des comédiens! La difficulté avec une pièce comme Le vrai monde? c’est qu’elle décrit des mondes parallèles qui se rejoignent sur un scène. Ainsi, il y a deux mères, deux pères, deux sœurs mais un seul Claude. Les couples de comédiens doivent être d’égale force. Ce n’est pas le cas dans cette production. Josée Deschênes est vraiment plus crédible que Marie-France Lambert dans le rôle de la mère. Il en va de même avec le personnage du père dans lequel Normand D’amours surpasse largement un Bernard Fortin inégal. Pour ce qui est des deux sœurs, elles ne sont pas très bonnes mais l’une d’elle est franchement mauvaise. Benoit McGinnis vivote, nous n’assistons pas ici à une interprétation renversante. D’ailleurs dans la scène finale où le personnage confronte son père, il déclame une tirade qu’il semble vouloir empreinte d’émotion, entrecoupée de sanglots qui nous font perdre le texte. J’aurais aimé voir plus de colère.Et le clou du spectacle… l’explosion. Un spot « fait semblant » de se décrocher du plafond… les rideaux bruns tombent et nous révèle une structure métallique dans laquelle se tiennent les divers personnage. Derrière eux, des spots à peine allumés. Lorsque le père décide de brûler la pièce de son fils… c’est à ce moment qu’on a décidé d’utiliser le gradateur et les spots éblouissent le public. Wow! C’est du jamais vu, du jamais fait! Nous sommes tous partis de la pièce avec le sentiment de s’être fait quelque peu arnaquer… Le théâtre coûte cher de nos jours… De plus en plus, il va falloir que les différentes productions justifient le prix de leurs billets en nous offrant des prestations de meilleure qualité.

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