Deux films nord africains
Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant aimé des films que j’ai regardé sans en connaître rien. Peut-être vais-je gâcher un peu votre plaisir en vous montrant les bandes annonces de ces deux films de femmes, mais pour y’a rien de mieux pour convaincre.Délice PalomaCommençons par mon préféré puisqu’il m’a révélé une actrice-chanteuse que je ne connaissais absolument pas: Biyouna. C’est peut-être la femme la plus laide que j’ai vu à l’écran (et c’est tant mieux, j’en ai ras-le-bol de voir des parfaits-asceptisés partout dans les films) mais voilà une actrice qui sait c’est quoi INCARNER un personnage; lui donner chair, comme le mot le dit! Bref, je suis tombé en amour avec cette femme que je qualifierais facilement de Jeanne Moreau algérienne (juste pour vous donner une comparaison puisque dans ma tête Biyouna, c’est Biyouna!)Délice Paloma c’est l’histoire de Mme Aldjéria, une femme qui a le rêve de posséder, un jour, un magnifique endroit: les thermes de son enfance. Pour cela, elle ne recule devant rien, mafieuse, magouilleuse, elle prépare des plans pour changer la vie des gens, contre rétribution, pour enfin réaliser ce rêve. Mme Aldjéria est entourée de plusieures personnes, dont son fils, qu’elle inclut dans la réalisation de son rêve.Le film, sans tomber dans la folle dénonciation, nous parle beaucoup de la situation des femmes en pays musulman… même les pays peut-être plus « ouverts » comme l’Algérie. C’est un film qui nous parle de liberté et qui nous montre que nous avons tous nos propres « prisons » même si nous nous croyons libre en société. Bref, j’espère que ce film vous fera le même effet qu’à moi et qu’à la fin, vous trouverez que Biyouna est belle!
CaramelUn autre film de femmes mais dans un tout autre registre. Caramel raconte l’histoire de quatre femmes qui fréquentent le même salon de beauté. Elles sont toutes différentes, vivent des situations parfois drôles, parfois tragiques. Les destin de ces femmes ne se croisent qu’à ce salon où on utilise le caramel pour procéder à l’épilation des poils superflus. Sans vraiment tomber dans le commentaire de la vie de l’autre, elles se comprennent et s’acceptent d’un regard. D’ailleurs c’est la force du film, on ne prend pas le spectateur pour un con, on lui laisse le plaisir de se laisser voguer par cette histoire et de tirer ses propres conclusions sans avoir à utiliser un gros marqueur fluorescent pour bien nous montrer ce qui se passe devant nos yeux. Caramel est sorti en salle au Québec il y a quelques semaines déjà, et se fait malheureusement comparer à un Vénus Beauté institut façon beur pourtant je crois sincèrement que c’est tout autre chose.