Entre Passe-Partout et Andersen
C’est hier soir que l’on est allé voir le Projet Andersen de Robert Lepage. Quoi dire? Nous sommes très chanceux de pouvoir voir Robert Lepage, sur scène, au Québec. La majorité de gens ne comprennent rien. Mais pour les autres, les initiés, éveillés, ouverts à autre chose que du pré digérés, pour cette catégorie de gens qui veulent autre chose que des Bougons, nous avons cette chance unique d’assisté à une mise en scène et à une interprétation magistrale.
C’est donc la réaction que nous avons eue hier soir. Comme toujours, à chaque fois que l’on assiste à une représentation d’une oeuvre de monsieur Lepage, nous tombons des nues.
Seul sur scène pendant plus de deux heures, il a composé, manipulé son environnement pour nous faire vivre une trame narrative sublime. Utilisant tous les médiums disponibles, il s’est créer un environnement, passant des peps-show de la rue St-Denis à Paris, par l’opéra Garnier, allant même au Danemark, revenant en train pour finir sur une piste de danse (après avoir pris une des pilules du chien psychotique et drogué de l’ami chez qui il squatte à Paris).
Pour moi, le sentiment le plus fort qui ressortait des quatre personnages présents sur scène était la stérilité. Dans un humour gras, mais subtil (et jamais vulgaire), il nous présentait ses personnages, enlevant couche par couche le verni trop présent. Le sentiment de vide, de stérilité amenée par la masturbation, la vasectomie, les graffitis, devenait de plus en plus présent. Andersen étant un être vivant sa sexualité en solitaire (officiellement), Robert Lepage nous a présenté le sentiment que l’on ressent après s’être masturbé, un vide doux amer.
Que vient faire Passe-Partout dans tout ça? Pas grand chose. Elle me bloquait l’escalier des toilettes avant le spectacle. Pas la vrai, la comédienne (vous l’aurez compris!). Et moi qui cherchais partout Béatrice Picard, après Passe-Partout, je tombe sur Normand et Patrick avec qui nous avons fini la soirée a discuté de monsieur Lepage devant un bon café.
Ps En sortant de la salle, une dame devant moi disait à son amie que c’était vraiment plate, franchement, Anderson arrive seulement après 40 minutes sur scène! Ha la la…