martine reinDans mon billet précédent je disais « Il est vrai que la communauté gaie a un taux de maladies infectieuses élevé (surtout en ce qui concerne l’hépatite) ». Aujourd’hui, la santé publique de la ville de Montréal vient à la rescousse de Santé-Canada. Imaginez-vous donc qu’il y a eu une recrudescence de cas de syphilis dans le milieu gai depuis les années 2000. On parle même d’épidémie.
C’est comme si par la bande, on venait d’expliquer l’interdiction de dons d’organes pour les hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes depuis 5 ans. Montréal et son village sont surtout ciblés. Voici un extrait d’article paru ce matin sur Cyberpresse.
« Dans un rapport destiné aux professionnels de la santé, en 2006, le Dr Lambert n’hésitait pas à parler «d’épidémie explosive de syphilis infectieuse» constatée chez les hommes homosexuels et bisexuels de Montréal depuis l’an 2000.

Depuis les années 2000, la progression de la maladie avait pris des proportions très inquiétantes au Québec, en particulier à Montréal. Des trois cas observés au Québec en 1998, on était passé à six cas en 2000, 15 en 2001, 48 en 2002, 158 en 2003, 242 en 2004 et 250 en 2005. Les voyants rouges s’étaient allumés au tableau de bord en 2006 quand 377 cas avaient été diagnostiqués. On attendait les données de 2007 avant d’être rassurés. Selon les prévisions pour l’année qui vient de se terminer, il y aura environ 225 cas, une baisse de 30% par rapport à l’année précédente. »
Si je comprend bien les chiffres présentés dans cet article de La Presse, on a pu parler d’épidémie qu’en 2006 ??? Pour une maladie qui avait été pratiquement éradiquée, il me semble que si on avait 3 cas en 1998 et qu’en 2000 on a eu six cas mais qu’on passe à 15 en 2001 et 28 en 2002… il me semble que ces chiffres parlent! De plus, n’oublions pas que cette infection est à déclaration obligatoire, donc on se demande quels sont les critères avant de conclure a une recrudescence d’une maladie avant qu’elle ne devienne épidémie. Faut-il vraiment se rendre à 377 cas? Ça doit vraiment prendre beaucoup de temps avant de compiler les chiffres annuels!
Bref, bien que certaines de ces maladies infectieuses soient directement associées au milieu gai, elles ne devraient pas nécessairement excuser la mesure que Santé-Canada a prise, celle d’exclure tout un pan de la société d’un geste aussi vital que le don d’organe. SVP… revisez vos questionnaires et assurez-vous que l’être humain devant vous, qu’il soit gai ou non, n’ait pas été atteint d’une de ces maladie infectieuse au lieu de le réfréner dans ses libertés et par le fait même, de vous donner un croc-en-jambe et de dégoûter tout le monde de ce geste. Après quoi, vous allez dépenser les fonds publics pour sensibiliser la population au don d’organe? Y’a des gens qui vont venir nous remercier d’être encore en vie à la télé à cause du don d’organe? Comme avec le sang?

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