Aujourd’hui Le Devoir a publié un article fort intéressant sur la violence dans le Village gay de Montréal. Enfin un média grand public qui parle de ce problème! Extrait:

Des scènes de déchéanceUne tournée du Village, cette semaine, a permis à l’équipe du Devoir de constater les sources d’inquiétude des résidants. Le petit parc Serge-Garand, requinqué par la Ville, est le repaire affiché des petits revendeurs de drogue bon marché qui font la pluie et le beau temps dans le quartier. Place Émilie-Gamelin et à la station Beaudry, ils attirent dans leur sillage une faune vulnérable et mal en point. Jeunes de la rue et toxicomanes sont recrutés comme clients ou, pour pas cher, comme intermédiaires pour vendre la drogue à d’autres.Au coin des rues, de jeunes « guetteurs » montent la garde, pendant que les transactions se concluent à la sauvette dans les ruelles.Aux petites heures de la nuit, les « multipoqués » convergent vers le peep-show, près de la rue Saint-Thimothée, devenu le quartier général de ceux qui marchandent, pour quelques piastres, les drogues sales aux toxicomanes de tout acabit. Les lendemains de veille donnent lieu à des scènes de déchéance humaine désolantes dans les arrière-cours, affirme Ghislain Rousseau. Dans les ruelles et impasses attenantes à la rue Saint-Thimothée, des drogués partis en orbite sont parfois échoués sur le pavé ou errent, le regard hagard.

Je suis un professionnel de 40 ans, travaillant dans le centre-ville et habitant le Village depuis 10 ans. Et je ne peux que confirmer les propos du journal Le Devoir. Détérioration du climat social d’années en années, itinérance trop concentrée par les centres d’aide dans un « triangle des perdus » (pointe sud du Vieux-Montréal jusqu’au Village), drogue, drogue et encore drogue.

Le Village devrait être génial… Je vais travailler à pied dans le centre-ville en 20 minutes de marche. Côté métro, je suis à côté des lignes vertes, orange et jaune. En voiture je suis à côté du pont J-C et de l’autoroute Ville-Marie. Je suis donc au centre de tout et logiquement, le Village devrait être LE quartier de Montréal.Mais non. C’est LE dépotoir humain de Montréal.

Les gays s’y sont installés il y a 25 ans mais n’ont jamais pris possession du quartier. Bien qu’appelé le Village Gay, celui-ci n’y est habité par les gays qu’à environ 25%. Le reste est divisé par les professionnels, les pauvres (logements sociaux), et les plateux (débordement du Plateau vers le sud, ils hantent la rue Ontario).

Ce qui est le plus évident dans cet article c’est l’aveuglement volontaire de la police de Montréal.

Cachés derrière leurs statistiques, ils refusent d’avouer leur échec et leur impuissance face à la criminalité du quartier qu’ils ont abandonné. Car il faut le dire ainsi, la police et la Ville ont abandonné le quartier gay.

L’équipe du Devoir en quelques visites a constaté les ravages de cette criminalité. Non seulement le soir mais aussi le matin. Pas besoin de sortir de club à 3 heures du matin pour le voir, le Village est ravagé par la drogue et la violence 24 heures sur 24.

Alors quand j’entends la police et la Ville se cacher derrière leur statistique je trouve cela juste écoeurant. Plus écoeurant encore que les toxicomanes du quartier.

Merci encore au Devoir pour cet article qui parle enfin de notre réalité.

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