Il y a quelques années de cela, Yannick m’avait fait faire une petite virée à Provincetown… Outre la découverte qu’il puisse y avoir autant de gay au pied carré dans une même place (plus que dans le village, c’est dire!), la chose qui m’avait le plus impressionné avait été notre arrêt au Mc Donald sur le chemin du retour.

Comprenez moi, Provincetown n’est pas la vrai Amérique, c’est le gay dream dans toute sa splendeur avec tout le clinquant possible et inimaginable. Au fait je n’avais rien vu de l’Amérique à part les centres commerciaux qui longent ses routes.Jusqu’à ce que nous ayons faim et décidions d’aller nous taper un trio chez le clown du burger.

À ce moment nous avons quitté la route pour entrer littéralement dans un village de consanguins qui travaillaient tout à ce même Mc Do! Le moment était surréaliste, je sentais que j’étais chez le vrai américain moyen et je ne me sentais pas nécessairement en sûreté.

Ce souvenir de voyage m’est revenu en écoutant l’excellent documentaire de A&E intitulé Jesus Camp et disponible depuis peu en format DVD. J’ai revécu le même sentiment d’insécurité… voire de peur.

Dans ce documentaire, on suit des intégristes évangélistes qui entraînent (comme les cours d’entraînement pour les animaux) leurs enfants à entrer dans l’armée de Dieu. Il ne s’agit pas d’éducation mais de propagande religieuse et politique.

Le film contient de ces images qui vous font dresser les cheveux sur la tête. Des enfants en transe lors des prières de groupe. Ils se mettent à parler en « langues », ils crient, ils gesticulent… je n’en croyais tout simplement pas mes yeux! Mais de plus, ces enfants se battent jour et nuit pour sauver leur âme!

Ils répètent allègrement les paroles souvent haineuses qu’ils entendent… Haineuses puisqu’elles font toujours fi de la manière de faire du voisin qui lui, est perçu comme un tentateur ou un démon.Ainsi on apprend à ces enfants qu’ils ne doivent surtout pas lire Harry Potter, puisque c’est un magicien et qu’on ne fait pas d’un magicien un héros! Non, au lieu de cela on les pousse à prier pour le président Bush.

Les adultes qui les entraînent dans ce Bible camp sont radicaux au cube. Et ce qui me fait le plus peur, c’est qu’ils semblent nombreux en maudit!

Ils enseignent au enfant à approcher des étranger pour leur demander s’ils savent où ils iront à la fin de leur vie. L’étranger répondra : « Au paradis! » Es-te vous certain de cela?, lui répliquera l’enfant sur un ton qui possède la vérité absolue. Bref, on a le goût de lui donner une bonne paire de claques, mais on se tromperait de cible.

Il faut comprendre qu’on est vraiment loin du cours de religion qui s’est donné dans nos écoles (je parle ici des années 70-80). Bref, Jesus Camp est à voir, si vous avez envie de passer une heure et demie les dents serrées de rage et à vous répéter constamment dans votre tête ces mantras protecteurs du genre : « Non! Ils peuvent pas faire ça! », « Criss, ils ont rien compris! », « Maudite grosse conne de directrice de camp! » (voir photo ci-contre) etc. Mais même avec tout ça, il se peut fort bien, que comme moi, vous ressortiez de ce documentaire avec une certaines peur des voisins du pays d’à côté. Alors, on se sort un autre mantra protecteur pour essayer de se rassurer : « Heureusement qu’il sont pas tous comme ça! »

Néamoins, je classerais volontier Jesus Camp parmi les films d’horreur plutôt que dans les documentaires. Pourquoi? Parceque j’aimerais que ce soit de la fiction!

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