Salut la gagne de mangeux à une piasse et quarante-neuf!
Heille, on en a tu entendu du sacrament de chialage à propos du système de santé?  Êtes-vous aussi tannés que moé?  Ben aujourd’hui j’ai décidé que c’était moé qui chialait pis si ça fait pas votre affaire, ben allez lire d’autres niaiseries ailleurs, c’tu clair?
V’la de t’ça trois semaine, j’ai réussi à vouère un docteur pour une grosse bronchite écoeurante qui me faisait tousser pis cracher des gros graillons verts-bruns écoeurants!  Dégueulasse j’vous dit.  J’t’ais rendue une vrai infection sur deux pattes!  Faque le docteur me tâte pis y m’prescrit des antibiotiques pis des pompes pis toute la réguine qui m’a coûté cent cinquante piasses chez la pharmacie!  Juste avant de me dire de sortir de son bureau, il me dit: » Faudrait que vous alliez voir votre pneumologue »
J’me suis dit qu’il avait ben raison en fin  de compte.  Maintenant, on retourne dans le passé…  V’la trois ans, j’avais réussi à en rencontrer un qui m’a fait acheté une machine à respirer à deux mille piasses pour l’apnée du sommeil.  Voyez-vous, j’t’ais une crisse de grosses ronfleuse!  C’est ben simple, j’rivalisais avec le bruit de la gratte qui passe la nuitte durant les grosses tempêtes de neige!  Faque j’suis repartie avec ma machine à porter la nuitte qui me donne l’air d’une Alien avec le masque pis le tuyeau.  Mais dans c’te tite machine là, y’a une carte électronique qui enregistre toute ce qui se passe pendant que je dors… c’est ben simple, j’penses que ça peut dire quand est-ce que tu fais des rêves érotiques c’t’affaire-là!
Faque la tite carte, faut aller la porter à une inhalothérapeute qui lit ça pis qui te donne des conseils!   « Vous êtes une patiente modèle Mme Bernadette, tout semble bien aller, vous portez votre CPAP à chaque soir » qu’à me dit la madame!  Moé, chus ben contente d’être une patiente modèle de même… en plusse que j’suis déjà une citoyenne exemplaire!
Faque j’suis allé faire lire ma tite carte par la madame deux fois depuis que j’ai ma machine.

Maintenant on retourne à aujourd’hui!  Faque me v’la à téléphone à l’hôpital pour pouvoir rencontrer le pneumologue qui m’a vendu ma machine à deux mille piasse.  C’est ben simple, j’me croyais dans le Wizard of Oz… ostie, faut tuer des sorcières pour vouère le magicien criss!  La tite madame au téléphone pour le rendez-vous me dit j’vous passe au département de pneumologie.  J’demande à avoir mon rendez-vous avec le spécialisse… A me demande si je l’ai déjà rencontré: « Ben oui! » que j’lui réponds.  Faque là, elle me dit: « Madame, selon votre dossier, ça fait trois ans que vous l’avez pas vu, alors c’est comme si vous l’aviez « perdu », il faut recommencer du début et ça vous prend un papier de recommandation par votre médecin généraliste! »   Moé j’suis toute surpris à l’autre boutte du téléphone: « Comment ça, je l’ai perdu??? Vous avez mon dossier din main, mon dossier  y’est encore actif non? »  Pis là elle me di: »Malheureusement madame, pour pas perdre votre spécialiste, vous devez au moins le consulter une fois par année pour garder votre dossier actif! »  Moé j’suis à l’autre boutte pis j’ai les jambes sciées en deux!   « Madame, ça, ça veux dire que même si j’ai rien, pis que j’me sens ben faut que je prennes un rendez-vous avec lui pour aller y faire un coucou? »  A l’a pas eu le choix de me répondre « Oui! »
Ah ben sacramant!  Là, j’téléphone à la clinique du généralisse que j’avais vu.  J’tombe sur la secrétaire pis je lui déballe toute mon histoire.  Elle, c’est comme la bonne sorcière… elle est bin bin fine, a dit: » Oui je vous que vous avez rencontré votre docteur avant-hier, il aurait dû vous faire ce papier! » Ben j’dis fine, mais pas trop… elle a pas compris que le généralisse savait pas que ça faisait trois avant que j’avais pas vu mon spécialise!  Mais c’est pas grave!  Elle me dit: »Je vais lui écrire un courriel pour lui dire de vous faire un papier.  Sauf qu’il ne reviendra pas à la clinique avant une semaine! »  C’est ben correct que j’me dis.
La semaine passe.
Je téléphone encore à la clinique pis là je tombe sur une autre réceptionisse de criss.  Je lui raconte encore toute mon histoire… c’est ben simple, j’me sentais comme Tante Lucille tabarnak!  Là, elle a me dit: « Va falloir prendre un autre rendez-vous avec votre généraliste madame! »  Quoi???  Là, je lui dis que la bonne sorcière ben ben fine a l’avait écrit un courriel au docteur pis je voulais juste savoir si j’allais avoir mon papier.  Au boutte de toute ça, je l’ai obligé à se lever de sa chaise pis d’aller parler au docteur que je savais qu’il était là c’te jour là à la clinique.  J’ai fini par pouvoir aller cherche mon papier!

Mais mes tits amis… non c’est pas la fin… pis c’est pas une histoire qui finit bien!  Parce que j’me pensais ben bonne avec mon criss de boutte de papier, j’pensais que j’avais l’balai de la sorcière dins mains moé!  Ben non.  J’me trompais comme une ostie de grosse codingue!  Parce qu’il fallait que je rappelle à l’hôpital, à leur centre de rendez-vous.  « Avez-vous un papier de référence? »  « Oui madame! » (ostie que j’étais contente de dire ça!) « Alors, vous devrez nous faxer ce papier, avec votre carte d’hôpital, nous indiquer tous les médicaments que vous prenez et joindre le rapport de lecture de votre dernière radiographie des poumons! »
Rappelle à la clinique du généralisse… ben contente de tomber sur la bonne sorcière, a me faxe mon rapport de lecture en deux secondes!  Criss que j’aime donc ça du monde qui savent travailler de même!  Envoie mon fax à l’hôpital.  Mais là, moé j’veux savoir quand est-ce que j’vas être reçue, pis si y ont bien reçu mes papiers.  J’appelle au département de pneumologie.  La madame me dit: « Le fax que vous avez envoyé, je ne l’ai pas en main.  Le numéro de fax où vous l’avez envoyé, c’est un numéro général et il y a une infirmière qui trie les demandes avant des les acheminer au bon département! »
Ah ben sacrament!  J’vous l’dis tout l’monde se plaint qu’on a un système de santé à deux vitesses!  Ben c’te vitesse là est au neutre… faque ça compte pas!   Pis y’a une chose qu’est ben certaine!  Dans c’te monde-là… on a pas besoin de claquer des talons avec des souliers à paillettes pour se faire r’tourner à maison!

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