La "sortie de filles" de Marie-Élaine Proulx au bar Le Stud

Marie-à�laine_proulxLa radio au travail m’oblige a écouter le 105,7 Rythme FM et son émission « Les matins de Montréal animée par Patrice Lécuyer et ayant Marie-Élaine Proulx comme collaboratrice. À la sortie de la nouvelle sur Audrey Vachon, Mme Proulx s’est sentie tout à fait indignée : en 2007 on ne doit pas refuser à une femme de boire une bière sur la terrasse d’un bar gai.
Cette dernière, toute outrée qu’elle était, a eu la bonne idée (de dernière minute) d’organiser une « sortie de filles » au bar Le Stud. En onde, elle a invité les femmes à la rejoindre au Stud rue Ste-Catherine.
Chose dite, chose faite, « la sortie de filles » comptait une trentaine de personne. Quel projet rassembleur! Les médias ont rapporté les quelques insultes qui se sont proférées. Non mais tant qu’à jeter de l’huile sur le feu… il faut aussi rajouter l’insulte à l’injure… on ne peut vivre sans cela!
Personnellement, ce n’était pas les propos des journalistes qui m’intéressaient, mais ceux de Mme Proulx à l’émission du matin au lendemain de sa « sortie de filles ». Les journaux ont tiré : « Confrontation au Stud ». Marie-Élaine Proulx a décidé de remettre les pendules à l’heure ce matin.

Dans le timbre de sa voix, son indignation de la veille semblait passée… et elle a dit à propos de l’événement de la veille qu’ils avaient (sommes toutes) été bien accueillis (le masculin est employé dans l’unique but d’alléger le texte mais aussi parcequ’un homme les accompagnaient… donc le masculin l’emporte) et que l’action « était un clin d’œil à la communauté gaie pour lui dire que les hétéros aime ça eux aussi sortir dans le bars gais et qu’ils veulent que ces endroits leurs soient ouverts »
En disant cela, il me semble que Mme Proulx venait de démolir totalement son projet de la veille. Alors que l’action était faite en fonction d’une « discrimination basée sur le sexe »… elle devient maintenant un clin d’œil. Une caresse avec ça? Est-ce que c’est parce que Mme Proulx a le don de dorer la pilule ou parcequ’elle essayait de son convaincre elle-même de la justesse de sa cause après avoir constaté que finalement, Le Stud est un endroit dans lequel elle n’inviterait pas sa meilleure amie. J’imagine que c’est parce que la nuit lui a porté conseil.
D’ailleurs, la magie de l’écriture me permet de me transformer en nuit conseillère alors pour le porchain paragraphe, imaginez-moi en grosse face de lune bienveillante conseillant Marie-Élaine dans son sommeil :

« Heille Marie-Élaine! C’était quand même une bonne idée ton histoire de « sortie de filles » au bar Le Stud! Mais y’a p’t’être une chose à laquelle t’as pas pensé… c’est la définition d’une « sortie de filles ». J’penses que c’est une rencontre entre filles seulement… qui exclue les garçons sur la base de leur sexe. Me semble que ça devrait pas exister des genre de sorties de même. C’est pas ben ben fin pour les gars. Même si ça coûte pas cher quand vous sortez en ville… ça prouve juste que tu fais comme les gais finalement… pis que t’aimes ça te retrouver entre filles pour partager les mêmes affaires… c’est donc vrai que ce serait pas pareil si y’avait un gars dans les parrages! Ben c’est la même chose pour les gars qui se rencontrent au Stud. Ok… dors là-dessus maintenant! »


Encore une fois, cet événement nous ramène à une totale ignorance du milieu gai et de sa culture dans TOUT ce qu’elle comporte. Du bar propret, au sex club en passant par le Stud, un bar de cruise incontournable dans le milieu gay montréalais.
Quand je penses qu’à l’époque un gai ne pouvait pas entrer au Katacombes s’il ne portait pas de cuir! Je me souviens de bien des personnes qui se sont fait refouler à la porte… mais d’aucune plainte. Y’avait juste une fille qui se tenait dans ce coin là… Loulou, la fille de cuir… la vraie, l’unique et la seule! (D’ailleurs, où est-elle maintenant?)
Madame Proulx, si vous lisez ceci un jour… j’espère que vous serez à même de comprendre que ce billet n’était qu’un clin d’œil à une femme qui sait se battre pour des causes justes et qui sait surtout pourquoi elle se bat.