Histoire de faire suite à mon article d’hier voici un petit bonus pour les fans du grand Michel Tremblay (et, non, non, non, il ne faut pas croire les inepties de la Presse comme quoi VLB est le « plus grand écrivain vivant » du Québec. Pour ceux qui doutaient encore du sérieux de ce quotidien…) Bref, j’ai trouvé ça sur Internet (la mère de tous les vices), une sorte de mélange de dossier de presse et de résumé du « Trou Dans le Mur », à paraître en octobre chez Leméac.
Bonne lecture!
« Avec l’art du funambule, Michel Tremblay livre ici une de ses œuvres les plus originales. Et à nouveau Montréal, sous sa plume affectueuse, devient le grand personnage de cette tragique et pourtant joyeuse hallucination en cinq actes. Demeuré silencieux depuis 1969, alors qu’il était encore adolescent dans La cité dans l’œuf, François Laplante fils a vu le réel de sa vie rétrécir depuis comme une peau de chagrin. Quand il descend du Parc Lafontaine et se rend dans le redlight du boulevard St-Laurent, quand il s’arrête devant le théâtre du Monument-National et qu’il traverse une porte que lui seul peut voir, il a le sentiment étrange de s’immiscer dans un gothic novel du XIXe siècle. Mais ce qu’il va rencontrer dans sa visite sous le théâtre adjacent, ce sont pourtant cinq fantômes de la Main qui le confrontent à sa folie : est-il à nouveau victimes d’hallucinations comme celles qui l’avaient entraîné vers le monde de La cité dans l’œuf (1969) ? Tour à tour, cinq acteurs de la faune la plus bizarre de Montréal vont confesser à François Laplante le secret des dernières heures de leur vie. Cinq fantômes, cinq âmes en peine qui attendent littéralement l’heure de leur libération : Gloria, l’ancienne chanteuse de musique latino, retrouvée la gorge tranchée; Willy Ouellette, assassiné par sa musique à bouche; Valentin Dumas, l’acteur français qui a perdu sa langue (deux fois); Jean le Décollé qui a perdu la tête (deux fois), et finalement Tooth-Pick, le chien sale par excellence, le Caligula de la Main. Ainsi rachetés, ils pourront quitter le purgatoire sous le théâtre et monter au paradis, sur la scène même du Monument-national, où ils pourront se mêler aux vedettes qui en ont fait la gloire (Lionel Daunais, Gratien Gélinas, Juliette Béliveau, Léopold Simoneau et Pierrette Alarie, etc…). Mais, se demande tout le temps François, comment savoir si tous ces souvenirs qu’il reçoit sont réels ? Ces aveux réalistes ne seraient-ils pas aussi surréalistes, ou carrément inventés par un esprit qui souffre joyeusement du syndrome de l’imposteur ? Jouant avec une finesse radieuse entre le poids du réalisme et la légèreté trompeuse du fantastique, il puise à nouveau dans les veines de son œuvre qui ont nourri les grandes pages des Chroniques du Plateau-Mont-Royal, notamment dans La grosse femme d’à côté est enceinte et Un objet de beauté. »