Je lisais aujourd’hui la chronique de Rima Elkouri sur la Presse (pour la lire cliquez ici). Enfin je retrouvais sur la place publique ce que je pense de ma propre communauté… en fait de mon ancienne communauté… ou encore de celle qui savait encore ce qu’elle était. J’ai toujours entendu parler de la communauté gaie… ou gaie et lesbienne et c’est à cette communauté que je me suis toujours attaché car c’est dans cette communauté que je me reconnaissais.C’est l’an dernier que j’ai entendu pour la première fois le terme LGTB, lors de l’ouverture des jeux gais à Montréal. Je croyais entendre une pub pour un nouveau sandwich de McDo du style McDLT.Bref je n’en croyais pas mes oreilles. Effectivement ce nouvel accronyme était bel et bien le signe que la communauté s’était mise sur le mode « inclusion ». En fait, le nouveau nom n’est pas celui d’une communauté particulière, mais celui d’une coalition de différentes communautés distinctes qui revendiques des droits… pas toujours semblables.Il est vrai que la communauté gaie a toujours été accueillante envers les transgenres et les transexuels, mais la condition de ceux-ci, mis à part qu’il veulent eux aussi être considérés comme citoyens à part entière, est sommes toute… assez différente de la situation des gais et lesbiennes d’aujourd’hui. Personnellement, j’irais beaucoup plus militer pour le droit des gais à l’adoption que pour le droit de Micheline Montreuil à entrer dans les rangs de l’armée canadienne. Même, si je reconnais comme bonne la nature de la cause de Mme Montreuil, cette cause ne m’interpellera pas au point de poser une action.Ainsi, grâce au LGBTA, nous sommes rendus dans une espèce de « melting pot » des revendications de nos droits, qui incluent les revendications de groupes qui n’ont rien à voir avec ma condition, celle en laquelle je me reconnais.Cette tendance nous mène tout droit vers le pire des pièges, celle de la perte d’identité en tant que groupe.Cela dit, ça ne me fait strictement rien de voir des organismes, bi, transexuels et transgenres etc. se greffer au défilé pour célébrer un ferté d’être. Ça ne me fait rien d’appuyer la cause de ces gens. Ceci étant dit, je ne veux pas me perdre non plus. Ce LGTBA, m’a été imposé… parce que c’est la manière de faire… du gros politiclaly correct.Les gais veulent tellement être aimés de tout le monde, ils ont aussi tellement peur d’être accusés d’exclusion (c’est leur talon d’Achille… comment exclure lorsqu’on a nous même été exclu???) L’épisode Audrey Vachon en est un bel exemple… je m’excuse d’y revenir encore, mais ça ne nous a pas pris de temps avant d’entendre que finalement les gais faisaient de l’exclusion envers les femmes. Malheureusement, encore une fois, le vrai débat sur la confrontation des droits de l’un versus le droit de l’autre a été tassé de côté, laissant la place à une grande libération des frustrations de part et d’autres (moi y compris). De plus, dans son grand désir de se faire aimer et de ne pas déplaire, les représentants de la communauté (pieds et poings liés par leurs bons sentiments) n’ont même pas été capables de mettre leur pied à terre, de clarifier le point de vue du commerce gai qu’ils devaient normalement comprendre.Et ici, je ne parle pas de tous ces commentaires à propos des folles, des gars de cuir, des personnages haut en couleur pour lesquels on ramène le même débat dans les journaux. Ces personnes, ne me dérangent pas une miette et je suis toujours content de les voir là (d’ailleurs ils ont joué leur rôle dans l’obtention de droit gais). Je parle ici d’une définition de ce qu’est note communauté… une communauté dans laquelle j’ai de plus en plus de difficulté à m’identifier parce que comme Mme Elkouri écrivait, et bien qu’à la première lecture j’ai sursauté un brin, la communauté LGTBA n’en est pas une.