Il est de ces albums insidieux dont la première écoute ne vous bouleverse pas outre mesure mais dont vous savez malgré tout, une fois cette écoute achevée, que non seulement vous allez y revenir, mais que vous aller y revenir vite, puis souvent, pour finalement réaliser, quelques semaines (voir quelques mois) plus tard, que ce disque fait maintenant partie intégrante de vos essentiels, de vos classiques et références persos.
J’en ai découvert quelques uns comme ça au fil des années, dans les b.o. de films et dans la musique électronique, qui sont vite devenus la bande sonore idéale de mes lectures, l’absence de voix humaines me permettant de focuser encore plus sur la narration du livre lu.
Ces disques viennent, encore aujourd’hui, soutenir mes lectures, certains près de 25 ans plus tard: la B.O. de Dune par Toto, celle de laDernière Tentation du Christ par Peter Gabriel (Passion), Blade Runner par Vangelis, Furyo et Le Dernier Empereur par Ryuichi Sakamoto, les albums d’Underworld, d’Orbital (surtout le sublime In Sides), de Craig Armstrong, William Orbit ou encore le chef d’oeuvre (et unique album) de Rob Dougan, Furious Angels, qui restera encore longtemps associé aux trois Matrix.
À ces petites merveilles intemporelles s’ajoute aujourd’hui l’extraordinaire B.O. de Tron Legacy par Daft Punk, qui vient de leaker ce 23 novembre sur internet. Non content de déjouer la hype médiatique qui l’entoure, l’album à déjà, pour moi, une identité en soi, sans avoir besoin d’être associé au film qu’il illustre, ce qui le rend d’autant plus précieux pour mes lectures futures
J’en connais qui vont trouver le disque « plate » et hurler à l’arnaque, parce qu’il est avant tout l’accompagnement sonore d’un film et non un album house. Dieu merci. Le mélange de grandiloquence orchestrale et de production électronique est totalement savoureux, et les Daft ont pondu un nombre de thèmes récurrents identifiables à faire baver d’envie tout les Hans Zimmer du métier.
J’ai hate de pouvoir découvrir le film, certes, mais il va avoir du mal à battre le disque. Album de l’année? Probable, en tout cas un des trois meilleurs de 2010, bien loin au dessus de la mêlée.

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