Je me souviens, la première fois que je l’ai rencontré. Francis me présentait à sa grand-mère, mémé Hermange, celle qui l’avais élevé enfant, celle pour qui il avait t’en d’admiration. C’était une toute petite mémé, le portrait que l’on se fait d’une vraie grand-mère française, avec ses cheveux d’argent, elle, toute frêle, gentille comme pas permis, qui m’accueillait dans la chaleur de son foyer. Je me souviens avoir été charmé. Par sa dignité de personne âgée, par sa fierté, de sa vie, de son petit-fils que j’allais un jour épouser.
Je me rappelle aussi lui avoir demandé un verre de liqueur, moi qui voulais une boisson gaseuse (comme on dit au Québec), de son étonnement de me voir boire si tôt, de son rire lorsqu’elle comprit ma petite particularité culturelle. Je me rappelle qu’elle aimait entendre mon accent, lui rappelant celui qu’elle entendait plus jeune. Je me rappelle l’histoire de sa vie, racontée par Francis, son histoire d’amour, la rencontre de son mari lorsqu’elle était dans la résistance. L’histoire de sa famille, de ses deux fils, de ses petits enfants. Une belle vie, une belle mémé.
Je me rappellerais aujourd’hui et à l’avenir car elle n’est plus. Qu’un souvenirs, que l’on peut se rappeler et chérir dans son coeur, avec la même douceur et la même tendresse que j’ai connues d’elle.

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