Mort de Fred Chichin : Société en mal de prophétie
Après une lecture assidue de le couverture journalistique de la mort de Fred Chichin, il me reste une drôle impression de déjà vu à la lecture de tous ces articles de journaux. Quand ce n’est pas la reprise des paroles de Marcia Baïla (C’est la cancer que tu a pris sous ton bras, maintenant tu est en cendres… en cendres) c’est la chanson Les histoires d’A (qui finissent mal en général). Pas très très original comme couverture.Ce qui m’étonne le plus, c’est que sous les mots se cache la volonté d’expliquer l’inexplicable (Qu’est-ce que la mort?) ou le trop évident (La finalité de la vie est la mort). Tout ces stratagèmes d’écriture ont pour but de trouver un élément qui nous aurait annoncé ou averti d’une mort qui a pris bien des gens par surprise. Bref, je ne crois pas que Les Rita en écrit Marcia Baïla en sachant que Fred allait mourir d’un cancer. Mais notre volonté d’y croire est plus forte. Surtout quand il s’agit d’une mort à 53 ans, qui ne cadre pas dans l’idée que nous nous faisons de la normalité en terme de longévité humaine.Bref, on devrait surtout célébrer les moments jouissifs que ce groupe nous a généreusement donnés. L’étonnement qu’ils nous ont procuré à l’aide d’arrangements qui n’étaient pas pré-formattés comme tant de nouveaux groupes. Il y a de ces mystères dans la vie… bon il y a la mort, mais il y a aussi l’irrésistible attraction que la musique a sur les gens. Comment se fait-t-il qu’autant de gens se regroupent autour d’une musique quelconque… bien souvent ça se résume à un : « Parce que c’est bon »Je n’ai pas toujours suivi les Ritas où ils ont voulu m’emmener (La femme trombone est un bel exemple) mais les moments que j’ai vécus avec mes amis autour de leur musique (n’est-ce pas Yannick?) m’accompagneront pour longtemps.De dire que Fred Chichin a pris le cancer sous son bras… ce n’est qu’une pensée pour se rassurer avant de s’endormir ce soir. C’est une pensée qui nous donne l’illusion de savoir que la mort peut se prévoir. Ézéchiel, Jérémie, Petrowski… tous des prophètes?