Dans le domaine de l’édition au Québec, peu de remous. Quelques « grosses » maisons, d’autres qui diffusent à plus petite échelle… voire une courte échelle, mais jusqu’à il n’y a pas si longtemps… pas de scandales majeurs qui se sont rendus jusque dans les médias.Bien sûr il y a eu quelques prises de becs entre les puristes et les (ou le)« money-makers » qui se battent sur un même terrain. Évidamment, c’est le money-maker qui s’est fait prendre et pas par n’importe quel agresseur! Un génie! Un Whizz-kid de 12 ans!

Michel Brûlé, directeur des éditions Les Intouchables, s’est fait dire qu’il publiait n’importe quoi pourvu que la vente y était. Qu’il n’imprimait pas la culture, mais des œuvres mal maîtrisées quand ce n’est pas de la cochonnerie. On pense ici aux Chrétienneries et et Perronismes, deux recueils de jokes qui se sont vendus au maximum mais dont on a su plus tard que ni Chrétien, ni Perron n’avaient proféré l’ensemble du contenue de ces recueils.Bref, Brûlé a fait ses choux gras avec des œuvres commes Amos d’Aragon, Léonis et autres bouquins en vente dans un Jean Coutu près de chez vous. Les puristes semblaient un peu jaloux de ses ventes.Aujourd’hui, ce sont eux qui doivent rire dans leur barbe. Brûlé annonce la publication du premier roman d’une jeune prodige de 12 ans! Un très bon premier roman nous annonce –t-on. « Laura l’immortelle » de Marie-Pier Côté sort en libraire et les premières critiques sont intriguées. Surtout celles du journal La Presse qui y trouvent dans l’histoire de grandes ressemblances avec un film phare des années 80 : Highlander mettant en vedette Christophe Lambert.

La jeune auteure se défend en disant que lors de la rédaction de son œuvre, elle chattait avec une française qui lui donnait des tuyaux pour son histoire. Probablement que cette française s’est elle même inspirée du film… Film que ni Marie-Pier ni Michel Brûlé n’ont vu. D’ailleurs Michel Brûlé n’a jamais lu l’œuvre de la jeune fille de couvert à couvert. Peut-être était-il trop empressé de publier son petit Mozart de l’écriture québécoise!Une semaine passe et grâce à internet, l’article de La Presse suit son chemin et le véritable auteur de l’histoire se manifeste. Un certain Frédérick Jeorge, passionné du film Highlander, avait publié sur internet en 2001 son histoire largement inspirée de l’univers du film. Après avoir eu accès au livre de la petite du continent d’à côté, M. Jeorge s’aperçoit que rien n’a changé, ni le nom de personnage, ni la moindre virgule. Si ce n’est que quelques coquilles corrigées suite au procédé de publication.

Bref, la jeunette qui avait prétendu s’enfermer dans sa chambre tout l’été afin d’écrire le roman qui allait révolutionner le milieu de l’écriture au Québec avait simplement copié et collé l’histoire complète d’un étranger. Et ici, je vais poser la question que tout les médias n’ont pas posé : Mais finalement, qu’à-t-elle donc fait durant tout ce temps?Belle façon d’accéder à la notoriété. Probablement pas celle que Marie-Pier Côté aurait voulu. Mais ses parents et son éditeur devraient se poser de sérieuses questions. Comment se fait-il qu’une jeune de 12 ans ait réussi à embobiner autant d’adultes? Au lieu du beau cadeau attendu de la part de leur enfant prodige, ils se retrouvent avec un beau gros tas de merde tout chaud entre les mains. Si j’étais le parent de cette enfant, j’aurais de la difficulté à croire tout ce qui sortirait désormais de sa bouche!Résultat, Michel Brulé poursuit les parents Marie-Pier pour un somme de 24 000$ plus 5000$ en dommages et les profits de la vente du livre iront à M. Jeorge. Bref, Marie-Pier Côté est l’artisane d’une des première grosse fumisterie du milieu de l’édition québécoise! Pour cela, elle restera, tout comme son personnage, immortelle.Mais lorsque j’ai entendu cette histoire aujourd’hui, et à cause du nom du personnage principal, il me revenait en tête cette toune de Jean Leloup :

Laura raccroche au nez de Simone, c’est bien f ait pour cette conne .Elle n’arrête pas de m’imiter, Mais cette fois c’est terminé.

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