Lorsque j’ai reçu ma dernière carte d’assurance-maladie de la part de la RAMQ, il y avait dans l’enveloppe, ma carte et un dépliant au sujet du don d’organes. Ce dépliant m’invitait a signer un auto-collant à apposer derrière ma carte d’assurance-maladie afin d’autoriser un éventuel don d’organes. De plus, afin de s’assurer qu’il n’y ait pas d’opposition de la part de la famille, je devais cocher une case indiquant que j’avais avisé ma famille de la chose.J’ai beaucoup pensé, avant de signer l’auto-collant, à l’importance du don d’organes. Bien sûr, ayant une maladie aux yeux qui ne peut que s’améliorer qu’avec une greffe, j’ai décidé de faire une Chantale Lacroix de moi-même et de signer. J’ai effectivement avisé mon entourage de ce choix.Mais vendredi dernier, une décision de Santé-Canada est venue chambouler tout ceci. En effet, les organes provenant de personnes gaies (on fait état des homme uniquement), ne seront plus acceptées pour transplantation. Plusieurs médecins se sont inscrits en faux devant cette interdiction.Santé-Canada se défend en disant que cette mesure est prise en tenant compte du facteur de risque et non du style de vie. Donc le junkie parfaitement hétéro qui partage ses seringues pourra faire un don d’organes? Parcequ’il faut que le junkie-hétéro ait confirmé avoir partagé une seringue. S’il n’en souffle mot… on transplante? Bien sûr que non… voyez-vous il doit y avoir des tests etc.Les gais se retrouvent exactement dans la même position qu’avec Héma-Québec. On ne tient pas compte du type de relation dans les questionnaires. Si ça fait 10 ans que j’ai développé une relation stable avec le même homme… ça ne compte pas. Pourtant, un hétéro qui fréquente les club échangistes, lui, pourrait donner, et ce, même s’il a multiplié les partenaires? Bien sûr d’autres groupes son ciblés par Santé-Canada: Les personnes qui se sont fait faire un piercing ou un tatouage, les prisonniers, les hémophiles et les hommes hétéros ayant eu une relation avec un autre homme dans les cinq années précédant le don.Donc, une femme ne peut être atteinte d’une maladie infectieuse. Et si on considère les relations anales comme étant un grand facteur de transmission de maladies infectieuses (relations protégées ou pas… parce qu’on n’en fait pas mention dans tout ce que j’ai pu lire sur le sujet), on considère que les hétéros ne pratiquent pas ce type de sexualité… qu’un mec qui encule sa femme sans protection est à l’abri de toute maladie infectieuse. Les selles féminines doivent sûrement être pures et aseptisées. Bref,il y a du sable dans l’engrenage ou dans le pot de vaseline!Il est vrai que la communauté gaie a un taux de maladie infectieuse élevé (surtout en ce qui concerne l’hépatite). Sauf que, un enseignant hétéro, qui chope n’importe quel virus dans ces bassins de bactéries que sont les écoles, lui c’est correct, parcequ’il a pas « courru » après? Il ne pourra pas plus donner des organes ou du sang après avoir chopé sa maladie infectieuse, mais pour lui, il n’y a pas d’interdit du genre : « Les enseignants ne peuvent donner du sang ou des organes parcequ’ils représentent un risque »Depuis l’avènement du SIDA, les techniques de protection se sont grandement améliorées. Lorsqu’un médecin rencontre un patient, il doit appliquer des mesures de protection universelles. Le port des gants en est une. Des nouveaux dispositifs pour les prises de sang ont été inventés afin de réduire les manipulations par le personnel infirmier et pour réduire les risques de contamination. Pourquoi? Parce que tout être humain est potentiellement à risque… tous!Et c’est cette idéologie qui devrait être appliquée par Héma-Québec et par Santé-Canada. Puisque Santé-Canada n’a pas compris ceci et qu’il a créé un nouvel interdit en catimini… j’ai décidé de décoller… faites-le, ça fait du bien! Bien sûr, puisque j’avais parlé à mon entourage d’un éventuel don d’organes… je me dois de leur parler de ce retournement de situation… je vais probablement aussi les inviter à accomplir le même geste que moi.Pour consulter l’article article à la base de ce billet, c’est ici.

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