Tricot Machine au National

Hier j’ai eu la chance d’assister à l’enregistrement d’un concert de Tricot Machine au Théâtre National (merci à Jean-Louis et Christine Pfliger) en vue d’une télédiffusion sur ArtTV. J’ai pensé beaucoup de bien de leur premier album éponyme et j’étais content de pouvoir entendre le résultat de leurs chansons sur scène.
Tricot Machine, c’est ce duo de trifluviens composé de Catherine Leduc et de Mathieu Beaumont qui a surpris en signant avec le label Grosse Boîte (qui nous ont donné Malajube) et qui nous ont donné un album fort intéressant, bardé de chansons « bon enfant » qui rendent de bonne humeur… quoique certains titres versent de le mélancolo-dépressif à l’occasion.
Sur scène, Leduc et Beaumont ne déçoivent pas du tout. Ils nous ont servi les chansons de leur premier album avec maestria. On pouvait voir que la série de tournées et de festivals auxquels ils ont participés a fait rentrer le métier!

Catherine Leduc est l’ « entertainer » du duo, se tenant au centre de la scène, interprétant la bonne majorité des chansons avec sa voix et avec son corps (belle présence, beaux mouvements qui ne paraissent pas calculés) et donnant des coups de cymbales biens sentis au bons moments. Beaumont, est la force passive du groupe. Même s’il semble plus rigide, à cause qu’il est accroché à son piano, son rôle est hyper important puisque c’est lui qui donne le rythme au spectacle (début des chansons, répliques etc.) On ne pourrait plus imaginer une Gréco sur scène sans son Jouannest… avec Tricot Machine, c’est un peu la même chose.
Le spectacle auquel j’ai assisté était « Full Band », nous avons eu droit à l’arrivée d’une fanfare, avec musiciens habillés dans le style, pour « Un monstre sous mon lit ». « L’ours » a été, scéniquement parlant, le moment fort du spectacle. J’y ai vu le costume d’ours le plus laid de ma vie (et en tant qu’ancien costumier je sais de quoi je parle!… bref, un ours miteux) flanqué d’un chasseur armé d’une carabine à confettis qui nous a littéralement explosé dans la figure donnant à ce rassemblement un air très festif.
Le duo nous a aussi donné un avant-goût de son prochain opus, une chanson qui parle d’une femme ordinaire qui élève ses enfants en tout simplicité à La Tuque. La chanson revêt des airs de country qui sont à des années lumières de ce à quoi le groupe nous a habitué avec son premier album. J’ai bien aimé.
Matthieu Beaumont a été à la hauteur de l’excellente chanson qu’est « Ambulance »… le genre de chanson qui me donne des frissons. D’ailleurs, ce fut un moment très apprécié, celui où Catherine Leduc sort de scène et laisse Matthieu interpréter ses chansons qui semblent parfois sorties d’un autre univers : l’énergie des deux chanteurs étant tellement différente. Mais c’est un beau compromis, chacun trouvant y trouvant son compte pour briller sous les feux de la rampe.
Le seul bémol que je pourrais avoir face à ce spectacle concerne les interventions entre les chansons. Il semble y avoir beaucoup d’improvisation. Ceci n’est pas mauvais en soi, mais il me semble que Catherine Beaumont et Matthieu Leduc se perdent quelques fois dans les méandres de la parole… et c’est un peu trop long avant la chute. Même si cela rajoute à l’innocence et au caractère « à la bonne franquette » du groupe, on a parfois hâte que le tout aboutisse. C’est quelque chose d’assez mineur puisqu’on pardonne facilement à un groupe qui vient de commencer… mais avec le bouche-à-oreille et la popularité grandissante (attendez au gala de l’ADISQ pou voir) le public sera nécessairement plus exigeant.
En bref, j’ai aimé retrouver l’univers de cet album qui a été tellement bien transposé sur scène. Et si j’écris ceci c’est parce que j’ai été content d’assister à l’épanouissement d’un groupe, qui, j’en suis certain, va continuer à faire parler de lui et pour vous dire… à tous ceux qui ont accès à ArtTV de me l’enregistrer quand ça passera… parce que moi, je suis uniquement sur le forfait de base!