J’appréhendais ce deuxième album de Tricot Machine à cause de la surprise qu’avait provoqué leur premier album éponyme… je me demandais s’ils allaient simplement se casser la gueule et mordre la poussière… soit en refaisant le premier album… ou soit en allant complètement à l’opposé de ce qui faisait le charme du groupe.
Tricot Machine, il faut le comprendre, a son propre son. Tout comme Beau Dommage a le sien. On en entend et on sait immédiatement que c’est eux. Avec La prochaine étape, ils ont réussi à conserver cette sonorité qui les démarque, affirmant mieux leur démarche artistique. Il sont maintenant libres de l’effet de surprise causé par le premier album et on sait qu’il sont dans le paysage musical québécois pour un bon petit bout de temps encore.
Malgré tout, ça m’a pris du temps avant d’arriver à ce constat-là. Peut-être était ce parce que je les attendais avec une brique et un fanal, toujours est-il que La prochaine étape a pris du temps avant de s’installer en tant qu’album. Aux premières écoutes, je trouvais que l’album contenait des chansons franchement déprimantes comme « La prochaine étape » qui, en plus, est la chanson d’ouverture de l’album. Je crois que c’est ma perception du groupe qui n’était pas bonne. Pour moi Tricot Machine, c’était plus up tempo, de la musique qui rend de bonne humeur. Suffit d’entendre Une bûche après l’autre pour se rendre compte du contraire! Ce n’est pas une bouffée de fraîcheur à laquelle on s’attendait, c’est plutôt un grand étouffement devant la triste réalité des choses. Ceci dit, cette tristesse n’exclue pas la beauté… beauté des textes et des arrangements. Sachant cela, et étant averti, on y retourne avec plaisir à ce nouvel album.
Soulignons aussi, la pochette du CD avec laquelle le groupe nous propose des petits bricolages. Pour une personne qui aime les CD physiques comme moi, une pochette comme ça c’est du gros bonbon.
Et il y a ce côté naïf (de moins en moins) mais de plus en plus assumé de la part du groupe. Ça se sent qu’ils savent qu’ils n’ont pas des voix à tout casser, ils continuent à faire carrière avec un certain « je-ferai-bien-ce que-je-veux » qui leur sied bien.

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