Un bref historique des manifestations et défilés gay à Montréal
Célébrant la riche et mouvementée histoire de sa population gay et lesbien, Montréal peut aujourd’hui se vanter d’être un chef de file international en matière d’avancement des droits gais et lesbiens. Ce qui suit est un bref historique détaillant certains faits marquants des quarante dernières années.
1968 – En adoptant le projet de loi Omnibus, le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau décriminalisait l’homosexualité. Avant cette époque, la plupart des hommes et des femmes homosexuels au Québec vivaient dans l’ombre, malgré la popularité de certains bars gais de la métropole. Montréal a elle aussi eu ses héros gais, dont Armand Monroe, connu sous le pseudonyme de La Monroe. Il personnifiait la célèbre Marilyn Monroe au Downbeat Club de la rue Peel. C’est à sa demande en 1957, que le club embauche un personnel entièrement gai pour servir les clients. Le 27 août 1958, date de son anniversaire, les hommes obtiennent pour la première fois le droit de danser ensemble dans une boîte de nuit à Montréal.
1975 –1976 – Avec son désir de « nettoyer » la ville avant la tenue des Jeux olympiques, le maire Jean Drapeau met sur pied le Comité de moralité publique et crée ainsi une vague intense de répression contre les établissements gais et lesbiens. Une première rafle fera fermer les portes du Sauna Aquarius en février 1975. Plusieurs autres établissements bien connus seront aussi des cibles : les Bains Clubs (23 janvier 1976) et le Sauna Cristal (11 février). Du 14 au 21 mars 1976, le Sauna Neptune, le Taureau d’Or, le Studio 1, le Club Stork, le Jilly’s, et bien d’autres fermeront leurs portes et feront face à de douteuses accusations. Plusieurs clients et propriétaires seront arrêtés. Ce sont les plus importantes arrestations au Québec depuis la crise d’octobre en 1970.
1977 – Le 21 octobre, plus de 140 homosexuels seront arrêtés au bar le Truxx. La nuit suivante, 2000 manifestants scanderont et protesteront dans les rues contre ces arrestations.
1979 – 1980– Un comité, la Brigade rose, instaure la « Gairilla ». Ce défilé rassemblera près de 200 personnes désireuses de souligner le 10e anniversaire des émeutes de Stonewall à New York. Une deuxième édition a lieu l’année suivante.
1981 – 1986 -Des groupes communautaires se rallient et fondent la « Gai-lon-la », puis la « Marche Bleu Blanc Rose », défilés qui ont toujours lieu à la fin de juin. Pendant quelques années, le défilé s’accrochera au nom même de la Fête nationale, dont la date coïncide avec celle de Stonewall.
1987 – 1990 -Les défilés attirent un nombre impressionnant de spectateurs et curieux, parfois par miliers, pour célébrer la Parade de la Fierté gaie sur la rue Sainte-Catherine Est, entre Saint-Hubert et Champlain, au cœur du Village gai.
1990 – Le 15 juillet marquera l’histoire des droits des homosexuels au Québec. Lorsqu’un groupe de policiers montréalais font une violente descente au « Sex Garage Party » dans le Vieux Montréal, d’inévitables affrontements s’en suivent. Ces manifestations seront comparées aux émeutes de Stonewall. Alors qu’ils essaient de quitter la fête, plus de 400 individus, essentiellement gais, lesbiens travestis ou transgenres, seront brutalisés ou arrêtés. La colère et la révolte envahissent la foule; des gigantesques manifestations éclateront le soir même et la nuit suivante devant le poste de police 25. Des images de brutalité font rapidement le tour du monde et près de trois millions de Montréalais deviennent témoins de la peur et des conditions difficiles que vit la population LGBTA de Montréal. Les événements du 15 juillet mèneront à une enquête policière et à des recommandations de la Commission des droits de la personne. Commence alors une nouvelle ère de coopération et de respect mutuel entre les forces policières et la communauté LGBTA. Aujourd’hui, le Service de police de la Ville de Montréal est un allié dans la lutte à l’homophobie et dans la protection de nos droits. Finalement, les protestations du « Sex Garage Party » auront aussi mobilisé la communauté LGBTA a plus d’ouverture et de respect envers la population transgenre.
1993 – 2006 – Suzanne Girard (auparavant impliquée au festival Image+nation) et Puelo Dier (l’un des organisateurs de la marche de dénonciation de la brutalité policière lors de la descente du Sex Garage Party) s’associent pour créer l’organisme communautaire Divers/Cité, alors qu’aucun défilé n’ait eu lieu en 1992. Contre toute attente, ils attirent la première année plus de 5 000 personnes et à la cinquième édition, plus de 200 000 personnes prennent part à l’événement. Reconnu internationalement, Divers/Cité est partie intégrante du Montréal Gai. Plusieurs membres de la communauté LGBTA de même que des artistes de renommée internationale figurent à cet important festival culturel. L’édition 2007 de Divers/Cité aura lieu du 1er au 4 août, suivant les Célébrations LGBTA Montréal.
2004 – C’est le 1er avril que la Cour Supérieure du Québec tranche en faveur du jugement Lemelin, permettant au couple Michael Hendricks et René Leboeuf d’inviter une foule de sympathisants au tout premier mariage gai du Québec. Le 29 juin la législation sur le mariage de même sexe est finalement adopté par la Chambre des Communes. Le Canada devient ainsi le 3e pays au monde, après la Hollande et la Belgique, à reconnaître le mariage entre personnes de même sexe.
2007 – Formé à l’initiative du milieu communautaire, Célébrations LGBTA Montréal est un nouvel organisme à but non lucratif, qui organise fièrement la Journée communautaire et le Défilé gai et lesbien de Montréal les 28 et 29 juillet 2007. Célébrations LGBTA Montréal est né grâce au soutien de représentants et d’intervenants du milieu communautaire LGBTA montréalais. L’édition 2007 nous réserve quelques grandes surprises : la nomination de Présidents d’honneur, un directeur artistique, une thématique et plusieurs Prix qui souligneront l’esprit et la créativité des équipes.
Source: www.celebrations-lgbta.org