Chère Carole, Berthier, Danielle, Magalie, Simon et Daniel et tous les autres.Je sais, nous avons déjà publié un billet sur notre site à propos d’Héma-Québec. Mais s’il y a quelque chose qui m’énerve dans notre société aujourd’hui, c’est bien de ne pouvoir faire ce que vous nous demandez. Vous êtres placardé partout où je passe : dans les métros, les toilettes publiques et surtout je vous vois témoigner à la télévision dans ces pub pour nous dire de faire un don de sang.S’il y a un don que je considère important, c’est bien celui-ci. On nous parle d’un don de vie, de l’importance de tenir la banque de sang à un haut niveau etc. Je souhaite vous dire que je reçois très bien votre message… et celui d’Héma-Québec. Voyez-vous, en tant que receveur, vous avez eu une transfusion d’une personne que vous ne connaissez même pas, mais le sang de cette personne a réussi à vous sauver la vie, à vous faire vivre. Tout cela serait tellement merveilleux, si mis à part les gens ayant déjà contracté un virus qui se transmet par voie sanguine (on ne veut toujours pas vous rendre plus malades que vous ne l’êtes), Héma-Québec acceptait aussi les dons de sang des homosexuels.Vous serez alors à même de comprendre ma frustration à chaque fois que je vois apparaître votre figure à la télé.J’aimerais bien vous aider, j’aimerais bien aider Héma-Québec mais il semble qu’on ne veuille pas de moi. Voyez-vous, lorsqu’on va faire un dong de sang, on doit remplir un formulaire où on nous pose toutes sortes de questions. Les voyages que l’on a fait, notre origine, si on a contracté certaines maladies. Cette procédure est en effet très importante pour s’assurer que le sang reçu soit sain. Mais on nous demande aussi notre orientation sexuelle.Il semble que malgré le fait que je ne sois jamais sorti de mon pays, mis à part un p’tit voyage dans le sud, que je me protège quand je baise et que je sois en bonne santé, je ne puis vous faire don de mon précieux sang.Voyez-vous, je fais partie de ce qui est communément reconnu par Héma-Québec comme un groupe à risque : les homosexuels. Et c’est ici que j’ai un problème avec les politiques d’Héma-Québec. Oui, les homosexuels ont vu l’Émergence du SIDA dans leur communauté dans les années 80. Oui certaines maladies, comme l’hépatite, semblent se propager dans ce groupe d’humains. Mais le sang n’est-il pas testé? Font-ils vraiment confiance â leurs tests de dépistages? Il semble que non… en fait je me dis que s’ils avaient vraiment confiance en ceux-ci, Héma-Québec ne pratiquerait pas ce type d’exclusion.La seule chose qui m’écoeure est cette satanée question que je me pose toujours : Peut-on enlever le droit à un groupe de gens de donner du sang parcequ’on lui attribue assez subjectivement un risque de propagation de maladie assez élevée?Ne nous leurrons pas, le SIDA est l’affaire de tous, tout comme l’hépatite et autre virus qui nous saute dessus. Parlez-en à un professionnel de la santé qui doit appliquer des mesures de protection universelles face à un patient qu’il rencontre afin de se protéger lui-même et de protéger le patient. Toute personne est à risque. Il est certain que si on suit ce raisonnement, alors personne ne pourrait faire un don de sang. Est-ce que finalement vous êtes vraiment protégés par les politiques d’Héma-Québec? Il serait bon de se poser la question.Alors maintenant, pourquoi interdire ce droit aux homosexuels? Je me le demande encore.Croyez-moi, je ne suis pas le seul qui est en grogne contre ce système. Plusieurs personnes de mon entourage à qui je parle de cette situation tombent littéralement en bas de leur chaise. Lorsque j’en parle, j’ai toujours cette question qui revient : Pourquoi?… Eh oui! Pourquoi. Cela m’indique une chose : s’ils avaient besoin de mon sang ils le prendraient volontiers. Et vous, l’accepteriez-vous?Guillaume

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