Le Montréal rose est mort. Les pseudos leaders de la communauté gay l’ont condamné à n’être qu’une petite station touristique sans envergure, ciblant le public hétérosexuel pour gonfler ses coffres. La communauté gay a décidé de se renier, de cracher sur sa mission, sur son identité propre, dans un but unique de mercantilisme abusif.
Nous ne sommes plus des gays, nous sommes des agents culturels. Nous ne sommes plus un village mais un quartier d’artistes émergeants. Nous n’avons plus de raison de fêter ce que nous sommes, de célébrer notre différence. Célébrons plutôt l’économie de marché, le tourisme et les commandites.
Cette année, moi et mon conjoint allons célébrer ce que nous sommes à Toronto. Montréal n’ayant plus de célébrations, plus de défilé gay, plus de festivités célébrants notre différence, nous devrons nous expatrier chez nos cousins canadiens.
Notre communauté a clairement déclaré la guerre à ce qu’elle est. Cette société de honteuse préfère se cacher, préfère abolir ce défilé ridicule, composé de gars de cuir, de folles finies, de dégénérés pas propre, car cette communauté préfère les gens propres, qui aiment supposément l’art et la culture, mais ne sont au bout du compte qu’un ramassis de clubbers gonflés aux hormones, prêts à payer une fortune pour se dandiner sur les pistes de danse Montréalaises, le corps drogué, afin de pouvoir se trémousser d’une nuit à l’autre.
C’est donc une communauté de gens propres qui ont délibérément exclu les autres, des gays qui ont volontairement exclu la différence, en laissant supposer qu’ils parlaient au nom de la majorité, plaçant ainsi l’exclusion comme un art et l’indifférence souhaitée comme une nécessité.
Je suis totalement outré d’entendre de soi-disants représentants, auto proclamés, dire ce que je suis, ce que je dois être et ce que je veux comme communauté. J’étais fier, l’an dernier, de vivre l’expérience des Out Games. Mais je ne voyais pas la corruption qu’amènerait ce type d’événement, corruption de l’esprit et des idéaux qui a scellé le caveau de cette soi-disant communauté.
Je demande donc aux organismes travaillant au nom de la communauté, de se retirer du village, de ne plus utiliser l’imagerie gay, de cesser de faire de la fausse représentation. Je vous demande, messieurs dames, de cesser de parler au nom d’une communauté que vous ne représentez pas, d’arrêter de vouloir définir ce que nous sommes.
Allez faire vos festivals et vos célébrations sur les sites officiels, au même titre que le Festival de Jazz ou Juste Pour Rire. Quittez les lieux! Vous avez déjà suffisamment saccagé ce que nous sommes, une communauté d’homosexuels.
Source: Fugues