La mutation des blogues

La mutation des blogues

Les blogues, toujours très présents sur internet, ont muté depuis leur apparition. Depuis plus de 10 ans, ces plateformes de diffusion d’idées ou d’opinions ont évolué pour devenir de moins en moins présentes. Du moins dans leur forme passée. Quel positionnement doivent prendre les blogues d’hier au cours des prochaines années ?

Personnellement, lorsque j’ai créé mon premier blogue en 2003, un site web où je diffusais des photos et des textes visant mes amis et ma famille par leur sujet.

D’année en année, avec l’ajout continu de contenu, l’indexation aux moteurs de recherche a bien positionné mon site personnel et en a fait un site attractif de plus en plus visité. Vient alors ma première mutation : en 2006 je change de nom de domaine et convaincs mon conjoint et mon ami d’écrire avec moi sur notre nouveau site. Nous devenions un collectif.

Jusqu’en 2010, notre petit site a continué de croitre. Le nombre de visites a dépassé les 30 000 visiteurs par mois. Les articles phares attiraient massivement, les secondaires restaient malheureusement dans l’ombre.

Arrive dans cette période la montée exponentielle des réseaux sociaux. Bien que présent depuis quelques années, c’est à la fin de la dernière décennie que Facebook (pour bien le nommé) est devenu la plateforme phare du web. Les visiteurs n’avaient plus besoin de sortir de Facebook, tout leur univers s’y trouvait. Impossible pour les blogues de luter contre ce mastodonte.

Les contenus riches (comme cet article) n’intéressent pas les gens. Seules les photos de minous et de bébé sont à l’honneur.

Les premiers blogueurs, majoritairement des passionnés, sont aussi de plus en plus épuisés. Maintenir des blogues prend du temps et nous en avons de moins en moins. La diversification des solutions technologiques a aussi apporté son casse-tête aux blogueurs.

Comment passer du site essentiellement en format texte aux variations comme le podcasting (article audio), le vidéocasting (youtubeur versus blogueurs)??

La diffusion de photos et de vidéos ont aussi gagné en rapidité à travers des solutions comme Tumblog, Instagram et toujours Facebook. Les textes réfléchis et longs à lire ont laissé leur place à du microblogage avec Twitter, limité à 140 caractères. Twitter a même lancé sa solution de vidéo en direct cette année avec Periscope, alliant la possibilité de diffuser en direct avec son iPhone comme à la télé. Adieu donc la réflexion, place à l’instantané !

Mais avec ce constat, que reste-t-il comme place au blogueur de la première heure?

Une grosse remise en question

En fait, pour savoir comment se positionner nous devons nous rappeler pourquoi nous bloguons. Quel est notre intérêt?

La réponse est simple. Être un agent d’influence sur internet. Et comment l’est-on? En se centrant encore plus sur nos passions.

Nous ne devons plus chercher à augmenter le nombre de visiteurs à tout prix, mais bien plus à fidéliser nos visiteurs.

Car au final ce sont les visiteurs qui nous suivent, qui nous lisent et surtout qui considèrent comme importants nos avis et nos opinions sur un sujet spécifique qui sont notre raison d’être et d’exister. Rien ne sert d’avoir des millions de vues ou des millions de pages vues si en réalité nous ne visons pas nos lecteurs fidèles par notre contenu. Plutôt que de faire dans la masse comme sur Facebook, nous devons nous spécialiser encore plus dans notre contenu.

Nous devons aussi arrêter de nous considérer comme blogueurs, mais plutôt nous considérer comme créateur de contenu, comme références à un sujet donné. Arrêtons de paniquer avec le nombre de clics sur le bouton j’aime et remettons l’accent sur notre mission.

La diversité des plateformes est là pour rester. Comme à une époque nous avons cru que la radio éliminerait la presse et que la télé éliminerait la radio, le blogue écrit est et restera une référence importante, peut-être moins à la mode qu’il y a dix ans, mais le texte écrit et spécialisé aura toujours sa place sur le web.