La vieillesse

La vieillesse
edith massey2

Ce n’est pas mon anniversaire cette semaine qui m’a le plus troublé, c’est celui du Saloon. Si vous fréquentez le Village gay de Montréal, vous connaissez ce resto-bar sympathique. Pour fêter leur 15e anniversaire, ils ont fermé leur porte et rénové leur établissement en début de semaine. Hier, Francis et moi avons été manger leur célèbre poutine Rodéo, une poutine à la sauce au poivre que nous aimons bien.Je me souvnais alors de Guy, mon premier chum. Je venais de débarquer dans le village quand je l’ai rencontré. Il partait de Verdun le vendredi, allait chercher un morceau de gâteau forêt noir au Saloon, et le gardait au frais pour le manger avec moi en fin de soirée (je travaillais à Sorel le vendredi et arrivait chez lui vers 22h30). C’était mignon et totalement romantique pour le jeune homme que j’étais.C’est en constatant que les 15 ans du Saloon concordaient avec mon arrivée dans le milieu gay que j’ai eu mon coup de vieux. J’ai ensuite réalisé que je connaissais mon ami Guillaume depuis plus de 13 ans. Merde, les chiffres s’allongent avec Francis qui est mon partenaire de vie, mon grand amour depuis plus de 7 ans.C’est donc la petite comptable cachée dans le fond de ma tête qui se faisait un vilain plaisir à me narguer hier. Un anniversaire ne veut rien dire sans les événements qui bercent nos souvenirs, des jalons dans notre vie, qui deviennent avec le temps les références de notre passé. Je suis quand même chanceux d’avoir de beaux souvenirs. J’aime ma vie faite d’expériences passées et à venir. C’est à ce moment que je réalise que c’est plaisant de vieillir!