La course à la direction du Partie Québécois est une des courses à la chefferie les plus sales jamais vues au Canada. On juge de la morale d’un individu pour le détruire publiquement. Comme si tous les autres politiciens étaient de saints personnages, plus dignes que la Vierge Marie.
Ce qui m’écoeure le plus dans toute cette histoire, c’est l’attaque directe de la génération des baby-boomers prétentieux (qui ont vraiment de l’expérience, qui ont tout compris, qui ont créé le monde, qui attendent les applaudissements) contre ma génération, celle des jeunes adultes comme ils nous appellent, une génération pauvre intellectuellement, qui n’a pas leur grande expérience de la vie.
Aujourd’hui, le Devoir a publié trois lettres ouvertes. Je cite ici les deux premiers paragraphes des partisans de Pauline (ont là nommé Pauline pour faire plus cool) et d’André Boisclair. Le contraste est plutôt frappant et révélateur.
Pour Pauline:
Forte de ma connaissance exhaustive de ses textes et de la qualité exemplaire de son militantisme, mon appui est d’abord allé à Pierre Dubuc. Je le sais apte à rétablir le prestige de l’indépendance et déterminé à ne faire aucun compromis de fond sur les voies à prendre pour la réaliser rapidement et démocratiquement, grâce à des stratégies efficaces de mobilisation du peuple.
Puis, devant le désastre que représente à mes yeux l’éventuelle élection d’André Boisclair, dont j’ai expliqué, ailleurs, les raisons profondes dans un article intitulé «André Boisclair ou le miroir aux alouettes», raisons qui sont, en résumé, mon refus de sa conception néo-libérale du développement sociétal et mon rejet de sa vision de l’indépendance, qui minimise l’importance des fondements historiques du droit de la nation québécoise à son autodétermination, comme si la mémoire historique n’était pas de tout temps la voie universellement empruntée pour rendre le passé intelligible et l’avenir différent, j’ai décidé récemment d’inscrire Pauline Marois comme premier choix sur mon bulletin de vote. Je voulais ainsi contribuer à la défaite du candidat Boisclair.
Et pour André Boisclair:
André Boisclair a longuement servi comme député, puis comme ministre. L’homme est encore jeune, mais il est expérimenté. D’ailleurs, sa compétence technique a fait l’unanimité partout où il est passé.
André Boisclair est capable de décider. Il n’a pas craint, à titre de ministre, de prendre des décisions controversées, écorchant au passage des intérêts corporatifs assez puissants pour intimider tout autre que lui. Tant mieux ! Le Québec a besoin d’un chef capable de décision, que les intérêts corporatifs, de gauche comme de droite, n’enchaîneront pas.
De la grosse prétention dans un cas et des faits dans l’autre.
Personnellement je pense que les Québécois ont besoin d’un héros et non pas d’une sainte. Les deux politiciens les plus aimés, respectés et détestés au Québec ont été René Levesque et P-E Trudeau. Deux adversaires pleins de défauts, mais aux combien charismatiques! L’avantage avec nos héros c’est que malgré leur victoire ou leur défaut, on peut parler d’eux dans les partys de Noel. Les Vierge Marie n’intéressent personne.