Jean-Paul Gaultier au MBAM
J’ai vu quelques expositions de vêtements dans ma vie, mais ce que j’ai vu au Musée des Beaux-Arts de Montréal pour l’exposition Jean-Paul Gaultier: de la rue aux étoiles m’a totalement renversé.
Bien sûr, par les vêtements qu’on y présente, tous plus spectaculaires les uns que les autres. Mais surtout à cause de la manière dont on a repensé la présentation du vêtements. C’est une leçon de muséologie que le MBAM est entrain de donner aux autres institutions qui se contentent de mettre un vêtement sur un mannequin qu’on s’empressera de fermer sous verre avec un petit carton indiquant les spécificités de l’oeuvre.
J’étais allé voir l’exposition Dior et l’âge d’or de la mode au Musée des Beaux-Arts de Québec et j’avais été un peu déçu de la présentations: pour certaines pièces, on ne voyait pas les détails au dos du vêtement sur plusieures des oeuvres présentées. Pour Gaultier… il n’y a pas de ça! Le badaud peut se promener autour de plusieures créations pour en admirer tous les détails.
Ce sont tout de même des pièces majeures de la carrière de Gaultier qui sont présentées au MBAM. Dès les début de l’exposition, le spectateur à l’impression d’être un invité important d’un grand bal donné en son honneur. La collection des vierge l’attend tout en haut de l’escalier du MBAM. À la droite, un mannequin habillé façon matelot arbore le visage du créateur de mode et magie… il nous parle. En effet, la majorité des mannequins on le visage animé à l’aide d’une astucieuse projection. Le tout produit un effet saisissant, les vêtements semblent habités voire animés.
Après une petite balade autour de l’escalier, où nous sont présentés quelques clichés photographiques (dont de superbes pièces de Pierre & Gilles) le visiteur est convoqué au « Boudoir », une salle dédié aux dessous et à l’érotisme: corset à seins coniques de Madonna, quelques photographies mais surtout quelques dessins de mode de Jean-paul Gaultier… sans oublier cette chère Nana!
La seconde salle présente quelques vêtements masculins mais ce sont les pièces centrales, dont le costume d’écorchée de Mylène Farmer, qui attirent l’attention. Au fond, le costume de cavalière de Madonna, présenté dans une structure à deux étage du plus bel effet! La salle suivante est hallucinante. Près des murs, des mannequins habillés avec la collection réinterprétant les standards de la mode punk : tartans, studs, cuir etc. Au centre de la pièce, un immense catwalk ou tourbillonnent sur la plate-forme seize pièces de Gaultier.
Dans l’avant dernière salle, on pourra admirer la superbe robe avec la devanture en peau de léopard constituée de milliers de petites billes de verre. Je l’avais déjà vue dans les livres, cette robe est mille fois plus impressionnante en vrai! Aussi, d’autre créations à partir de cuir, quelques vêtements de la collection des Rabbins qui avait fait scandale à l’époque.
La dernière salle est surtout consacrée à l’apport de Jean-Paul Gaultier pour la création de costumes au cinéma. On nous présente beaucoup d’extraits de films, mais très peu de costumes y sont exposés. On se contentera des magnifiques croquis réalisés pour « La cité des enfants perdus » de Jeunet et Caro.
Le plus magnifique dans toute cette exposition c’est que vous n’avez pas besoin de connaître la mode pour apprécier les pièces qui sont ici présentées. Le travail est là, il se voit et il impressionne. Le seul petit bémol que je peux avoir face à cette exposition (et peut-être n’ai-je pas bien lu), c’est le manque de détail en ce qui concerne les maisons de broderie qui ont participé à plusieures oeuvres. Mais pour plusieures pièces, on nous indique le nombre d’heures qu’il à fallu pour la réalisation d’un vêtement.
Ça fait du bien d’avoir une exposition d’une telle envergure née ici, à Montréal. Sous les cônes oranges et les chantier de construction… si vous cherchez le glam à Montréal, c’est au Musée des Beaux -arts qu’il faut aller! L’exposition est présentée jusqu’au 2 octobre 2011. Coût d’entrée: 15$ (Les photographies sont permises sans le flash)