Nous avons assisté jeudi soir dernier à une représentation de Huis clos, de Jean-Paul Sartre au TNM de Montréal. Quelle déception !
Cette pièce de 1 heure 35 est principalement axée sur un texte très intelligent de monsieur Sartre, les dialogues sont très actuels pour une pièce écrite en 1944.
La mise en scène de Lorraine Pintal est très bien, très épurée. Rien à redire.
Là où j’ai un turn off complet c’est au niveau de l’accent de comédiens, en particulier celui de Patrice Robitaille. Étant une pièce française, on a décidé de la jouer à la française. Et je devrais plutôt dire surjouer à la française. Avec un accent en tutu, on perlait (nota pour les Français: l’expression perler, au Québec, signifie que l’on parle avec un accent stéréotypé français, une caricature de l’accent français, un peu comme du Molière joué par de mauvais comédiens dans un théâtre de campagne!).
Monsieur Robitaille, que l’on a connu entre autres dans la série Les invincibles, a une grosse voix de mâle alpha, avec un accent des plus québécois. Dans cette pièce, il voulait tellement perler qu’il modifiait même sa voix pour la rendre plus haut perchée, comme si les Français avaient tous une voix aiguë, nasillarde.
Pascale Bussières, égale à elle-même (vous aimez ou pas), jouait du Pascale Bussières comme Depardieu joue du Depardieu. Égale à elle-même à sa personne.
Julie Le Breton, que je ne connaissais pas vraiment, m’a plutôt surpris. C’est elle qui est ressortie le plus du lot, son jeu étant très sobre pour un personnage flamboyant, équilibrant ainsi l’interprétation de son personnage.
Que de clichés joué et surjoué par ces comédiens qui tombaient à un niveau plus près d’une pièce d’amateur ou d’étudiants en théâtre que de professionnel expérimenté.
La réaction du public, comme à son habitude de petits-Québécois-colonisés-qui-aiment-tout-et-tout-le-monde, fit, sans surprise, une ovation debout (bande d’hypocrite sans goût critique et sans culture).

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