1- Marie Laberge « Le Goût Du Bonheur, 3 tomes : Gabrielle, Adélaïde &Florent » La trilogie de Marie Laberge est en fait un seul et unique roman. Un roman fleuve de plus de 2000 pages, qui renoue de façon magistrale avec un souffle épique oublié par le roman francophone ces trente ou quarante dernières années (et oui, un roman c’est le style au service d’une histoire et non pas le contraire:). En plus, ce panorama romanesque du Québec du début des années 30 à la fin des années 60 ne pouvait qu’éclairer un peu mieux ma lanterne d’immigré, au risque de modeler certaines de mes opinions naissantes en convictions. En résumé : maudits anglais ! La dame a du style, littérairement (un sens du rythme implacable) mais aussi humainement (la grande classe, pas la grosse tête), et – cerise sur le gâteau ! – elle n’a pas hésité à avoir un gay comme l’un des principaux protagonistes de sa saga. Du coup Marie Laberge devient ma seconde idole québécoise (la première étant Diane Dufresne 🙂 )

2- Philip Pullman « A La Croisée Des Mondes, 3 tomes : Les Royaumes Du Nord, La Tour Des Anges, Le Miroir d’Ambre » Découverte littéraire de l’année pour Yannick (traduction française oblige), la trilogie de Pullman est une pure merveille de folie fantastique, un plaidoyer pour l’imaginaire. Inclassable, la série brasse presque tous les genres, même si, en bout de course, il se retrouve classée au rayon enfant. Et, selon Yannick, c’est bien meilleur que Harry Potter…

3- Amélie Nothomb « Cosmétique De L’Ennemi » Tous les ans maintenant, au moment de la rentrée littéraire française, le Nothomb nouveau se retrouve chez les libraires. Le cru 2001 est une petite merveille de cynisme. Amélie Nothomb se permet de faire court tout en racontant une histoire. Beaucoup d’auteurs français devraient prendre exemple.

4- Armistead Maupin  » Une Voix Dans La Nuit  » ( » The Night Listener  » en anglais) Le moins qu’on puisse dire de Maupin, c’est qu’il n’est pas très prolifique. Deux romans en 13 ans c’est peu. Mais on lui pardonnera bien vite vu le niveau des dits bouquins.  » The Night Listener « , le petit dernier, est un exercice littéraire de haute voltige. Aussi impudique que Dustan ou Guibert, Maupin donne ici dans l’auto fiction romancée. Il se dévoile sans vraiment se nommer, se cachant derrière des paravents à la transparence forcément volontaire. La rupture amoureuse et ses séquelles, les rapports avec le père, la peur de vieillir (et oui même les reines des glory holes finissent par avoir 55 – et plus !), tout y passe. Enveloppé dans des tonnes de délicatesse (il faut lire Maupin en anglais, même si les traductions sont souvent très bonnes) avec toujours ces dialogues plus vrais que nature. Incontournable (on devrait même le faire lire dans les écoles).

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